Migration du Livre des raisons vers CaddyTailor

Après mon site personnal principal, j'ai continué la migration de mes sites avec le Livre des Raisons. Comment cela s'est-il passé ? Et qu'est-ce que le Livre des Raisons ?

Qu'est-ce que le Livre des raisons ?

J'essaie d'écrire de la littérature régulièrement. À un moment donné, j'avais l'objectif minimal de 200 mots par jour. Mais ma vie a été quelque peu bousculée ces derniers mois, et j'avoue ne pas m'y tenir depuis un bon moment. J'espère tout de même reprendre bientôt au moins à ce rythme.

Une difficulté qui se pose à moi pour atteindre cet objectif est le temps de réflexion que je dois consacrer à mes textes les plus intéressants à mes yeux et qui n'ont pas encore été présentés au public. Je suis bien parvenu à publier ici quelques nouvelles, poèmes et haïkus fautifs, mais il ne s'agit que du sommet de l'iceberg à côté de tous les textes inachevés que je conserve dans mes cartons. Ce qui vous pouvez lire ici n'a été possible que par à-coups, lorsque les circonstances et l'inspiration le permettaient.

Dans le but de professionnaliser mon activité d'écriture, il me paraît nécessaire de parvenir à une régularité. Jack London, auteur qui fut décisif pour mon existence, écrivait 1500 mots par jour. Mon idée est d'obtenir la même régularité, en adaptant le volume au temps dont je dispose.

Lorsque je tentais de mettre en œuvre la dernière fois (il y a eu déjà deux tentatives qui se sont prolongées sur plusieurs mois chacune), il s'agissait alors de mettre à profit la pause méridienne pour parvenir à écrire 200 mots en maximum une heure. Cela n'est pas impossible du tout, mais je ne pouvais alors pas consacrer beaucoup de temps à la structuration de mon texte. J'eus alors l'idée d'écrire au fil de la plume sans prendre le temps de trop réfléchir. Je voulais tout de même me donner un fil directeur afin de ne pas me contenter de simples rêveries ou divagations. Mais lequel ?

Je repensais alors au Livre de raison de Howard Philips Lovecraft. Le titre original est Commonplace Book. Je ne comprends pas la motivation de cette traduction. Cela dit, elle ne me déplaît pas. Il s'agit du carnet où Lovecraft notait ses idées de texte. Il en avait tellement qu'il n'avait même pas l'espoir d'en écrire la majorité et il prêtait volontiers ce carnet à ces amis auteurs en mal d'inspiration pour qu'ils y piochent de quoi écrire. Certaines ont abouti à des textes, parfois de Lovecraft, parfois d'autres auteurs, y compris après sa mort.

Je décidais alors de prendre les idées de Lovecraft une par une et d'écrire une nouvelle correspondante. Je connais bien l'univers de Lovecraft pour l'avoir beaucoup fréquenté pendant mon adolescence. La première ne m'inspirait pas, j'ai donc décider de les prendre à rebours en commençant par la deux-cent-vingt-et-unième. Cela aboutît à Réminiscences d'outre-espace. Je trouvais l'expérience plutôt concluante. Quelques mois après, j'enchainais sur la deux-cent-vingtième avec Le Monastère profané. Qui me donnait un peu plus de fil à retordre. Actuellement, je travaille sur deux-cent-dix-neuvième, qui se révèle la plus complexe jusque-là, et qui traine un peu en longueur à cause de cela et de ma vie mouvementée.

Ne décidant pas le titre avant de commencer, je leur donne un nom de code du type "Raison" suivi du numéro dans l'ordre noté par Lovecraft. Ainsi, Le Monastère profané s'est longtemps appelé Raison 220. De là, l'idée d'appeler le recueil Livre des raisons : outre la reprise, à peine modifiée, du titre donné en français au Commonplace Book, il constitue un jeu de mots qui n'aurait pas déplu à Lovecraft. Du moins, j'aime à le croire.

Et CaddyTaylor ?

Quelques mots encore à propos de CaddyTaylor1. Tout d'abord, la migration depuis Sculpin s'est très bien déroulée, pratiquement sans aucun souci, ce qui me donne bon espoir pour les suivants. Le seul que je ne vais pas migrer est mon journal des rêves (bien incomplet au demeurant), dont le contenu sera repris dans le site principal, celui que vous êtes en train de lire, et qui me tient lieu de blog.

J'évoquais la possibilité de créer un pseudo-thème "core" permettant de factoriser certains éléments à partager entre les différents thèmes. Depuis, je l'ai fait pour développer deux fonctionnalités factorisées sur l'ensemble des thèmes, à savoir les logos optionnels CaddyTailor et PixyBlue (on en reparlera) en bas de page et les favicons.

Enfin, j'ai décidé de changer de licence. Lorsque je commence un nouveau projet, j'ai toujours tendance à choisir la licence AGPL qui est la plus restrictive des licences libres : en effet, elle interdit l'utilisation dans un logiciel privateur, y compris quand il s'agit d'un service en ligne. C'est ma licence préférée, car de cette façon, je ne travaille pas pour l'ennemi. Toutefois, en repensant à l'article, déjà évoqué, de François Planque expliquant pourquoi il avait arrêté b2evo, j'ai réalisé que je n'étais pas le seul à donner un bel avenir aux sites statiques. Les sites statiques sont plus rapides, plus efficaces, plus économiques et plus sûrs que les sites dynamiques, mais beaucoup moins souples à utiliser lorsqu'on veut interagir avec les visiteurs, ce qui se fait de plus en plus. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas de solutions, seulement que celles-ci sont beaucoup moins répandues, moins développées, bien plus lourdes à mettre en œuvre, et qu'il y a beaucoup moins d'outils et de personnes compétentes pour y parvenir. Aujourd'hui. J'avoue que, jusqu'à ce que j'invente CaddyTailor (et que je lise l'article de Planque décrivant son parcours avec b2evo pendant dix-huit ans), j'étais découragé par l'ampleur de la tâche. Demain, si les sites statiques se développent, tout le monde, moi y compris, en tirera un bénéfice, même lorsqu'il s'agirait de logiciels privateurs. En effet, la sécurité et les économies de ressources qui en résulteraient constitueraient une amélioration pour chacun. Dans ce contexte, Caddy et CaddyTailor peuvent avoir un rôle à jouer. Pour faire adopter un tel paradigme, y compris par ceux qui ne partagent pas mon idée de la liberté, il convient de ne pas en restreindre l'usage. Je vais donc choisir une licence qui permet l'utilisation dans des logiciels propriétaires. Reste encore à savoir laquelle.


  1. Pour ceux qui ne connaissent pas, je vous renvoie à mon article Invention de CaddyTailor, où tout est expliqué. Pour l'essentiel, il s'agit de l'outil que j'ai développé pour gérer mes sites web. ↩︎